Relire… Les Confessions – 17

Augustin d’Hippone

Relire… Les Confessions – XVII 

J’ai toujours cru que Tu existes et que Tu te soucies de nous. Même si j’ignorais tout de Ta substance et quelle voie conduit ou reconduit vers Toi. Notre infirmité nous empêchant de découvrir la vérité par la seule raison, nous avons besoin de l’autorité des saintes Lettres. Je voulais bien croire que Tu n’aurais attribué en aucune façon à l’Ecriture une autorité aussi importante dans tous les pays, si Tu n’avais pas voulu qu’elle soit le moyen de croire en Toi et de Te chercher.

Après avoir entendu des interprétations plausibles de nombreux passages, j’attribuais l’absurdité, qui d’habitude me scandalisait dans ces Lettres, a la profondeur du mystère. Et leur autorité m’est apparue d’autant plus vénérable, d’autant plus digne d’une confiance sacrée, qu’elles étaient lisibles par tous, tout en réservant la dignité de leur secret à une compréhension plus en profondeur. Proposant des mots ouverts, un style simple qui parle à tous, elles retiennent aussi l’attention des coeurs lourds.

Elles accueillent tout le monde, elles sont ouvertes à tous les peuples, et par d’étroites brèches un petit nombre passe jusqu’à Toi. Beaucoup plus toutefois que si le prestige de leur autorité n’avait atteint un tel degré, et si elles n’avaient pas accueilli tant de foules dans leur sainte simplicité. 

Saint Augustin, Les aveux / Les confessions (P.O.L, 2013)

image: Saint Augustin et le mystère de la sainte Trinité, Eglise catholique du Tarn / France (catholique-tarn.cef.fr)

Print Friendly, PDF & Email

Auteur/autrice

Partager sur:

Dernières publications