Chemins de la contemplation – 24

Yves Raguin

Chemins de la contemplation – XXIV

Quand Dieu a changé l’âme dans son tréfonds et l’a totalement orientée vers Lui, celle-ci ne peut vouloir de tout son être que ce que Dieu est, et ce qu’Il veut. S’il arrive que l’âme pèche, ce ne peut être que d’un acte, grave certes, mais qui n’engage pas tout son être. La volonté n’est engagée dans le péché qu’accidentellement si je puis dire. Le vouloir profond n’est pas pris. Il n’a fait que fléchir, céder, mais il se redresse déjà dans l’acte même de sa faiblesse.

Si l’âme reconnaît sa faute d’un repentir aussi profond qu’elle-même, Dieu lui manifeste un amour plus grand encore qu’avant sa faute. Elle a, en effet, dans sa faute même, découvert une nouvelle dimension de Dieu et d’elle-même. Il est certain que le péché, le péché qui atteint Dieu dans sa relation la plus intime avec nous, nous fait pénétrer très profondément dans notre grandeur en nous découvrant notre capacité de toucher Dieu dans l’acte du péché.

Dans notre repentir, nous découvrons que Dieu est plus grand que notre coeur (Jn 3,20). Quand nous avons péché, ne laissons donc pas notre coeur se refermer sur lui-même, mais laissons-le s’ouvrir aux dimensions de l’amour divin. 

Yves Raguin, Chemins de la contemplation (Desclée de Brouwer, 1969)

image: Carmel du Pâquier, Suisse (2017)

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