Chemins de la contemplation – 16

Yves Raguin

Chemins de la contemplation – XVI

Toute la liturgie chrétienne est bâtie sur cette certitude que le Christ est toujours vivant, et elle donne de participer aux grâces de Ses mystères suivant un cycle qui les remet successivement dans notre vie. A Noël, l’Eglise ne dit pas: Le Christ est né il y a 2000 ans, mais: aujourd’hui, le Christ est né. A Pâques, elle nous dit: en ce jour où le Christ est ressuscité… C’est aujourd’hui qu’Il triomphe de la mort. C’est l’éternelle présence des mystères qui nous ont été manifestés suivant une histoire semblable à la nôtre.

Ce que je viens de dire de la contemplation des mystères de l’évangile se réalise dans les sacrements. Le sacrement est, en effet, un acte du Christ dont l’action nous est exprimée et rendue sensible par les actes et les paroles qui en forment la structure visible. Et ceci, qui est vrai de tous les sacrements, l’est surtout de l’eucharistie qui nous donne le Christ Lui-même.

Cela suffit à faire comprendre la continuité interne de la vie contemplative et de la vie sacramentaire. Elles sont toutes les deux des prises faites sur le courant formidable de la vie divine qui découle de Dieu sur l’humanité, et plus particulièrement sur ceux qui vivent dans le Christ. La prière et la contemplation s’accomplissent en perfection dans l’union sacramentaire. Tout acte de prière est déjà signe de l’union plus intime que réalise la grâce du Seigneur au fond de l’âme. On pourrait retrouver les figures et les ébauches des sacrements dans les formes diverses de la prière.

L’important est de comprendre que la contemplation dont je parle n’a de force et de valeur que dans l’union au Christ qu’elle prépare et qu’elle réalise.

Yves Raguin, Chemins de la contemplation (Desclée de Brouwer, 1969)

image: Carmel du Pâquier, Suisse (2017)

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