Chemins de traverse – 693 / Colette

Colette

Le sentiment d’attente ne s’ajuste qu’au seul printemps. Avant lui, après lui nous escomptons la moisson, nous supputons la vendange, nous espérons le dégel. On n’attend pas l’été, il s’impose ; on redoute l’hiver. Pour le seul printemps nous devenons pareils à l’oiseau sous l’auvent de tuile, pareils au cerf lorsqu’une certaine nuit il respire, dans la forêt d’hiver, l’inopiné brouillard que tiédit l’approche du temps nouveau.

Colette, l’Etoile Vesper (coll. Livre de poche/LGF, 2004)

image: Yves Brayer, Amandiers en fleurs (artvalue.com)

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