Morceaux choisis – 810 / Bernard de Clairvaux

Bernard de Clairvaux

Remarquez les trois sortes d’états où se trouvent les fleurs; elles sont dans les champs, dans le jardin ou dans la chambre, et vous comprendrez plus aisément pourquoi Il s’est appelé la fleur des champs. Les fleurs naissent dans les champs et dans les jardins, non dans la chambre. Elles y brillent et sentent bon, néanmoins elles n’y sont pas droites sur leurs tiges et il est nécessaire de les renouveler souvent.

Il n’en va pas de même dans les jardins et dans les champs, car ils fournissent sans cesse aux fleurs de quoi se maintenir longtemps dans leur beauté naturelle. Il y a pourtant cette différence entre eux que le jardin, pour porter des fleurs, a besoin de la main et de l’art de l’homme; le champ en produit de lui-même.

Vous voyez déjà, je pense, quel est ce champ qui n’est ni labouré par la charrue ou avec le hoyau, ni fumé, ni ensemencé, et qui, néanmoins, est orné de cette belle fleur sur laquelle il est certain que l’esprit du Seigneur s’est reposé.

Bernard de Clairvaux, Sur le Cantique des Cantiques, dans: François Cali, L’ordre cistercien (Arthaud, 1972)

image: Abbaye Notre-Dame de Tamié, France (abbaye-tamie.com)

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