Morceaux choisis – 815 / Guy Gilbert

Guy Gilbert

Nous aimons notre Eglise avec ses limites et ses richesses, c’est notre mère. C’est pourquoi nous la respectons, tout en rêvant qu’elle soit toujours plus belle. Une Eglise où il fait bon vivre, où l’on peut respirer, dire ce que l’on pense. Une Eglise de liberté. Une Eglise qui écoute avant de parler, qui accueille avant de juger, qui pardonne sans vouloir condamner, qui annonce plutôt que de dénoncer. Une Eglise de miséricorde.

Une Eglise où le plus simple des frères comprendra ce que l’autre dira, où le plus savant des chefs saura qu’il ne sait pas, où tout le peuple se manifestera. Une Eglise de sagesse. Une Eglise où l’Esprit-Saint pourra s’inviter parce que tout n’aura pas été prévu, réglé et décidé à l’avance. Une Eglise ouverte. Une Eglise où l’audace de faire du neuf sera plus forte que l’habitude de faire comme avant.

Une Eglise où chacun pourra prier dans sa langue, s’exprimer dans sa culture, et exister dans son histoire. Une Eglise dont le peuple ne dira pas: Voyez comme ils sont organisés, mais dira: Voyez comme ils s’aiment. Eglise des banlieues, des rues et des cités.

Tu es encore petite,  mais tu avances. Tu es encore fragile, mais tu espères. Lève la tête et regarde: le Seigneur est avec toi.

Guy Gilbert, Le messe: un enchantement déserté (Philippe Rey, 2017)

image: Maurice Utrillo, Eglise en banlieue (lotprive.com)

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