Chemins de traverse – 718 / William Wordsworth

William Wordsworth

J’errais solitaire nuage,
Qui vogue haut sur monts et vaux,
Quand d’un coup je vis une foule,
Un essaim dansant de jonquilles;
Le long du lac et sous les arbres,
Dix mille dansant dans la brise.

Près d’elles les vagues dansaient,
Mais brillaient moins qu’elles n’étaient gaies;
Ravi ne peut qu’être un poète
En si riante compagnie:
Je scrutai, scrutai, sans savoir
Quel trésor leur vue me confiait:

Car souvent lorsque je m’allonge
Que je sois rêveur ou pensif,
Elles brillent° pour l’œil intérieur,
Félicité des solitaires,
Et de plaisir mon cœur s’emplit
Et danse parmi les jonquilles.

William Wordsworth, Poèmes – édition bilingue (coll. Poésie/Gallimard, 2001)

image: Dany Hèm, Les jonquilles du Môle / Haute-Savoie – France (daniel-hem.eklablog.net)

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