Seigneur, apprends-nous à prier – 8

Benoît XVI

Seigneur, apprends-nous à prier – VIII

Aujourd’hui, je voudrais commencer à tourner notre regard vers Jésus, vers Sa prière, qui traverse toute Sa vie, comme un canal secret qui irrigue l’existence, les relations, les gestes et qui Le guide, avec une fermeté progressive, vers le don total de soi, selon le projet d’amour de Dieu le Père. Jésus est le maître également de nos prières, Il est même notre soutien actif et fraternel chaque fois que nous nous adressons au Père. C’est vers Lui que nous voulons tourner notre regard.

Les contextes de la prière de Jésus se situent toujours au croisement entre l’enracinement dans la tradition de Son peuple et la nouveauté d’une relation personnelle unique avec Dieu. Le  lieu désert  dans lequel Il se retire souvent, le mont qu’Il gravit pour prier, la nuit qui Lui permet d’être en solitude, rappellent des moments du chemin de la révélation de Dieu dans l’Ancien Testament, en indiquant la continuité de Son projet salvifique. Mais dans le même temps, ils marquent des moments d’importance particulière pour Jésus, qui s’inscrit consciemment dans ce dessein, pleinement fidèle à la volonté du Père.

Dans notre prière aussi nous devons apprendre, toujours davantage, à entrer dans cette histoire du salut dont Jésus est le sommet, renouveler devant Dieu notre décision personnelle de nous ouvrir à Sa volonté, Lui demander la force de conformer notre volonté à la Sienne, dans toute notre vie, en obéissance à Son projet d’amour pour nous.

En examinant la prière de Jésus, une question doit naître en nous: et moi, comment est-ce que je prie? Comment prions-nous? Combien de temps est-ce que je consacre à ma relation avec Dieu? Eduque-t-on et forme-t-on aujourd’hui suffisamment à la prière? Et qui peut l’enseigner? Dans l’exhortation apostolique Verbum Domini, j’ai mis un accent particulier sur la forme spécifique de la lectio divina. Ecouter, méditer, observer le silence devant le Seigneur qui parle est un art, qui s’apprend en le pratiquant avec constance. La prière est assurément un don, qui demande toutefois d’être accueilli; c’est l’œuvre de Dieu, mais elle exige engagement et continuité de notre part; surtout, la continuité et la constance sont importantes. L’expérience exemplaire de Jésus montre justement que Sa prière, animée par la paternité de Dieu et par la communion de l’Esprit, s’est approfondie en un exercice prolongé et fidèle, jusqu’au Jardin des Oliviers et à la Croix. Aujourd’hui les chrétiens sont appelés à être des témoins de prière, précisément parce que notre monde est souvent fermé à l’horizon divin et à l’espérance qui conduit à la rencontre avec Dieu. Dans l’amitié profonde avec Jésus et en vivant en Lui et avec Lui la relation filiale avec le Père, à travers notre prière fidèle et constante, nous pouvons ouvrir des fenêtres vers le Ciel de Dieu. C’est même en parcourant la voie de la prière, sans considération humaine, que nous pouvons aider les autres à la parcourir: pour la prière chrétienne aussi il est vrai que c’est en cheminant que s’ouvrent des chemins.

Eduquons-nous à une relation intense avec Dieu, à une prière qui ne soit pas occasionnelle, mais constante, pleine de confiance, capable d’éclairer notre vie, comme nous l’enseigne Jésus. Et demandons-Lui de pouvoir communiquer aux personnes qui nous sont proches, à ceux que nous rencontrons sur notre route, la joie de la rencontre avec le Seigneur, lumière pour notre existence.

L’école de prière de Benoît XVI / extraits (carmel.asso.fr)

image: Eglise Sainte Thérèse, Genève / Suisse (2014)

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