Morceaux choisis – 527 / Antoine Gélineau

Antoine Gélineau

La transfiguration de Jésus aujourd’hui nous permet non seulement de contempler la gloire de Dieu, de pénétrer un peu plus dans la lumière mais aussi d’être nous-mêmes éclairés et même transfigurés. Aujourd’hui, nous fêtons non seulement la Transfiguration de Jésus mais aussi la nôtre.

La Transfiguration, c’est aussi apprendre à voir les êtres, les choses (la nature), les événements dans la lumière. C’est en quelque sorte reproduire la dernière opération du peintre d’icônes qui consiste à poser des lumières, ces lumières qui sont les petites touches de peinture blanche ou d’or, qu’on nomme assistes et qui ont pour but de donner du relief, le volume extérieur mais davantage la profondeur intérieure, la lumière qui vient de l’intérieur, l’intensité de tout ce qui est créé, et qui leur donne leur véritable beauté.

La transfiguration devient encore l’affaire de nous tous. Tous, nous sommes appelés à devenir d’une certaine manière iconographe, je veux dire à voir nos frères, sœurs, notre prochain, mais encore les évènements dans la lumière divine. Nous devons apprendre à mettre des touches de blanc, de lumière sur chaque visage que nous rencontrons. Sur chaque situation, évènement qui se présente à nous, il nous faut discerner la part de lumière qu’elle nous apporte. Nous ne devons plus voir les choses en noir mais en blanc, en lumière.

La transfiguration, c’est vivre l’espérance, c’est voir avec les yeux du cœur. C’est, quand nous rencontrons notre prochain quel qu’il soit, nous laissions monter du fond de notre cœur la parole du Père; celui-ci est mon fils bien-aimé en qui j’ai mis tout mon amour. Mais peut-être avons-nous d’abord à recevoir cette parole pour nous même. Disons-nous dans notre cœur: je suis le fils, la fille, bien-aimé du Père. 

Réaliser l’icône de la Transfiguration est capitale dans la démarche de l’iconographe, je veux dire que tous nous devons devenir des iconographes car très précisément, comme par le jeu des couleurs, des formes, des transparences, des assistes blanches nous avons à illuminer, c’est-à-dire à mettre en lumière tout ce qui nous entoure. L’icône nous introduit dans l’au-delà, elle doit traduire la face spirituelle des personnages. L’icône dévoile la part de mystère de chaque être. L’icône doit traduire et introduire dans le vrai monde dès ici-bas. Et paradoxalement, l’icône exprime la vraie réalité des choses…

Antoine Gélineau, Homélie sur la Transfiguration de notre Seigneur / extrait – 2 août 2015 (orthodoxedenantes.free.fr)

image: Icône de la Transfiguration (pagesorthodoxes.net)

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