Seigneur, apprends-nous à prier – 23

Pape François

Seigneur, apprends-nous à prier – XXIII

Le Notre Père se situe, dans l’Evangile de Matthieu, au centre du discours sur la montagne, un discours qui concentre les aspects les plus importants de l’enseignement de Jésus et qui commence par les Béatitudes. La Loi n’est pas abolie mais doit être réinterprétée dans son sens originaire: nous sommes appelés à être des Fils du Père qui est aux cieux. Le chrétien sait qu’il est un pécheur, mais il se tient devant Dieu qui demande à Ses enfants de L’invoquer sous le nom de Père, de se laisser renouveler par Sa puissance et de refléter dans le monde un rayon de Sa bonté. La prière chrétienne n’est pas celle de l’hypocrite qui cherche à se faire voir des hommes. Elle n’a pour seul témoin que sa propre conscience où se noue un dialogue continuel avec le Père. Elle n’est pas non plus la prière du païen qui cherche à capter la bienveillance de la divinité par un flot de louanges ou de sacrifices. Il suffit de se mettre sous Son regard, et le Père sait ce dont nous avons besoin, avant même qu’on le lui demande.

Jésus fait comprendre que Dieu répond toujours, qu’aucune prière ne restera sans être écoutée. Pourquoi? Parce qu’Il est Père, et Il n’oublie pas Ses enfants qui souffrent. Certes, ces affirmations nous remettent en question, parce qu’un grand nombre de nos prières semblent n’obtenir aucun résultat. Combien de fois avons-nous demandé et pas obtenu, – nous en avons tous fait l’expérience – combien de fois avons-nous frappé et trouvé une porte fermée? Jésus nous recommande, dans ces moments, d’insister et de ne pas nous avouer vaincus. La prière transforme toujours la réalité. Si les choses ne changent pas autour de nous, au moins nous, nous changeons, et notre cœur change. Jésus a promis le don de l’Esprit Saint à chaque homme et à chaque femme qui prie.

Nous pouvons être certains que Dieu répondra. L’unique incertitude est due au temps, mais ne doutons pas qu’Il répondra. Peut-être nous faudra-t-il insister toute la vie, mais Il répondra. Il nous l’a promis: Il n’est pas comme un père qui donne un serpent à la place d’un poisson. Il n’y a rien de plus certain: le désir de bonheur que nous portons tous dans le cœur se réalisera un jour. Jésus dit: Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit? (Lc 18,7). Oui, Il fera justice, Il nous écoutera. Quel jour de gloire et de résurrection ce sera alors! Prier est dès à présent la victoire sur la solitude et sur le désespoir. La prière change la réalité, ne l’oublions pas. Ou bien elle change les choses, ou bien elle change notre cœur, mais elle change toujours. C’est comme voir chaque fragment de la création qui bouillonne dans la torpeur d’une histoire dont parfois, nous ne comprenons pas la cause. Mais elle est en mouvement, elle est en chemin, et à la fin de chaque route, qu’y a-t-il A la fin de la prière, à la fin d’un temps au cours duquel nous prions, à la fin de la vie, qu’y a-t-il? Il y a un Père qui attend tout et qui nous attend tous les bras grands ouverts. Regardons ce Père.

Pape François, Catéchèse sur le Notre Père / extraits (w2.vatican.va)

image: Eglise Sainte Thérèse, Genève / Suisse (2014)

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