Seigneur, apprends-nous à prier – 33

Pape François

Seigneur, apprends-nous à prier – XXXIII

Celui qui prie apprend à dire merci et demande à Dieu d’être bienveillant avec lui. Malgré tous nos efforts, il reste toujours une dette insolvable devant Dieu, que nous ne pourrons jamais rembourser: Il nous aime infiniment plus que nous ne l’aimons. Et puis, malgré tous nos efforts pour vivre selon les enseignements chrétiens, il y aura toujours dans notre vie quelque chose dont demander pardon: pensons aux jours passés dans la paresse, aux moments où la rancœur a occupé notre cœur, etc. Ce sont ces expériences, qui ne sont pas rares, malheureusement, qui nous font implorer: Seigneur, Père, remets-nous nos dettes. C’est ainsi, que nous demandons pardon à Dieu.

A bien y penser, l’invocation pouvait aussi se limiter à cette première partie; elle aurait été belle. Au lieu de cela, Jésus la renforce par une deuxième expression qui ne fait qu’un avec la première. La relation de bienveillance verticale de la part de Dieu se reflète et est appelée à se traduire dans une relation nouvelle que nous vivons avec nos frères: une relation horizontale. Le bon Dieu nous invite à être tous bons. Les deux parties de l’invocation sont liées par une conjonction impitoyable: nous demandons au Seigneur de nous remettre nos dettes, nos péchés, comme nous pardonnons à nos amis, aux personnes qui vivent avec nous, à nos voisins, aux personnes qui nous ont fait quelque chose de mal. Si tu ne pardonnes pas, Dieu ne te pardonnera pas. Réfléchissons, nous qui sommes ici, si nous pardonnons ou sommes capables de pardonner. Père, je ne peux pas le faire, parce que ces gens m’en ont fait tant!. Mais si tu ne peux pas y arriver, demande au Seigneur de te donner la force de le faire: Seigneur, aide-moi à pardonner.

Jésus insère la force du pardon dans les relations humaines. Dans la vie, tout ne se résout pas avec la justice. Non. Surtout là où il faut mettre une limite au mal, il faut que quelqu’un aime au-delà de ce qui est dû pour recommencer une histoire de grâce. Le mal connaît ses vengeances, et s’il n’est pas interrompu, il risque de se propager en étouffant le monde entier. Dieu donne à chaque chrétien la grâce d’écrire une histoire de bien dans la vie de ses frères, en particulier de ceux qui lui ont fait quelque chose de désagréable et de mal. Par une parole, une accolade, un sourire, nous pouvons transmettre aux autres ce que nous avons reçu de plus précieux. Quelle est la chose précieuse que nous ayons reçue? Le pardon, que nous devons être capables de donner aussi aux autres.

Pape François, Catéchèse sur le Notre Père / extraits (w2.vatican.va)

image: Eglise Sainte Thérèse, Genève / Suisse (2014)

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