Morceaux choisis – 267 / Thérèse de Jésus

Thérèse de Jésus (Thérèse d’Avila) 

Ceux qui réfléchissent à ce qu’est le monde, à ses grandes souffrances, à ce que nous devons à Dieu, au peu de services qu’on Lui rend et à ce qu’Il donne à qui L’aime, puisent là de quoi s’éloigner des pensées et des occasions de danger. Mais ceux qui n’y arrivent pas se trouvent bien plus exposés et il leur est nécessaire de prier en s’aidant beaucoup d’une lecture, car ils ne peuvent trouver de ressources en eux-mêmes. 

Pendant les dix-huit années de grandes sécheresses dues à mon incapacité de réflexion, je n’osais jamais commencer l’oraison sans un livre, sauf si je venais de communier. Privée de cette aide, j’avais aussi peur de m’y mettre que si je devais livrer bataille à une foule d’ennemis. Ce livre m’était une compagnie, un bouclier contre les assauts répétés de mes pensées, et, grâce à lui, j’avançais consolée. D’ordinaire, je n’étais pas dans cette sécheresse, mais, sans livre, je n’y échappais pas, et aussitôt mon âme détraquée était toute perdue dans ses pensées. Avec un livre, au contraire, je commençais à les rassembler et parvenais à me recueillir. Très souvent, il me suffisait d’ouvrir quelques pages. A certains moments, je ne lisais que quelques lignes, d’autres fois, plusieurs pages, selon la grâce que Dieu me faisait.

Thérèse d’Avila, Livre de la vie, dans: Claude Plettner, Une année avec Thérèse d’Avila (Bayard, 2015)

image: http://www.carmel.asso.fr

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