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Thérèse de Jésus (Thérèse d’Avila)

Le château intérieur – XXVIII. Sixièmes Demeures – V

Vous me direz: Si l’âme ne peut rendre compte des faveurs sublimes que le Seigneur lui accorde alors, quel profit en retire-t-elle? Ce profit est si grand, qu’il est impossible d’en donner l’idée. Bien qu’on ne puisse les exprimer, ces faveurs, elles demeurent profondément écrites dans la partie la plus intime de l’âme, et jamais on n’en perd le souvenir.

Mais, dites-vous encore: Si elles sont sans image et si les puissances n’en ont pas l’intelligence, comment peut-on s’en souvenir? C’est encore une chose que je ne comprends pas. Ce que je sais très bien, c’est que certaines vérités concernant la grandeur de Dieu demeurent tellement imprimées dans l’âme que, quand la foi ne serait pas là pour lui dire ce qu’Il est et pour l’obliger à Le reconnaître pour son Dieu, elle L’adorerait dès lors comme tel, ainsi que le fit Jacob après la vision de l’échelle mystérieuse.

Thérèse d’Avila, Le château intérieur, dans: Oeuvres complètes (Cerf, 1995)

image: Gian Lorenzo Bernini, Estasi di Santa Teresa / Chiesa di Santa Maria della Vittoria, Roma – Italia (artspecialday.com)

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