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Thérèse de Jésus (Thérèse d’Avila) 

Le château intérieur – XXII. Cinquièmes Demeures – VI

Notre nature étant si mauvaise, l’amour pour le prochain, j’en suis persuadée, ne saurait être parfait en nous s’il n’avait sa racine dans l’amour de Dieu. Puisque la chose est pour nous d’une si grande importance, essayons de bien voir où nous en sommes, et cela jusque dans les plus petites choses et puis, ne faisons aucun cas de certaines idées – très grandes – qui se présentent à nous en foule dans l’oraison, sur tout ce que nous nous proposons de faire et d’entreprendre en faveur du prochain et pour le salut d’une seule âme.

Si nos oeuvres n’y répondent pas, il est à croire que tout cela restera sans effet. J’en dis autant de l’humilité et de toutes les vertus. Les ruses du démon sont étranges! Pour nous faire croire que nous avons une vertu, qu’en réalité nous n’avons pas, il remuera tout l’enfer. Et il aura raison, car rien n’est plus préjudiciable. Ces fausses vertus, se ressentant d’une pareille origine, ne vont jamais sans quelque fausse gloire. Au contraire, celles qui viennent de Dieu en sont entièrement exemptes, et de l’orgueil également.

Thérèse d’Avila, Le château intérieur, dans: Oeuvres complètes (Cerf, 1995)

image: Gian Lorenzo Bernini, Estasi di Santa Teresa / Chiesa di Santa Maria della Vittoria, Roma – Italia (artspecialday.com)

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