Morceaux choisis – 867 / Gabriel Ringlet

Gabriel Ringlet

Quand j’interroge mon identité profonde, je crois que je suis fondamentalement célébrant. Et depuis longtemps. Ce n’est pas d’abord une affaire de prêtrise, car pour moi célébrer dépasse la célébration liturgique. C’est presque une manière d’être au monde. Quand j’écris, je célèbre. Quand j’enseigne, je célèbre. Et j’espère qu’en célébrant, je célèbre. Quand je réponds à un courrier, je célèbre. Et qu’avec l’ici qui est , de très ténu ou de très vaste, d’heureux ou de malheureux, parfois de désespéré, je parviens à faire de l’au-delà. Car c’est cela le jeu superflu de la célébration: refuser de laisser les choses en l’état.

On peut vivre sans célébrer, bien entendu. Mais pour soulever la vie, pour l’alléger, pour la porter plus haut et plus loin, nous avons besoin du rite. Il ne supprimera pas la souffrance, mais il peut éloigner la désespérance et faire place à la joie, là où, peut-être, on ne l’attendait pas.

Gabriel Ringlet, La grâce des jours uniques – Eloge de la célébration (Albin Michel, 2018)

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