Seigneur, apprends-nous à prier – 25

Pape François

Seigneur, apprends-nous à prier – XXV

Dans la prière, un chrétien porte toutes les difficultés des personnes qui vivent près de lui: quand descend le soir, il raconte à Dieu les douleurs qu’il a rencontrés ce jour-là; il place devant lui de nombreux visages, amis et aussi hostiles. Si l’on ne se rend pas compte qu’autour de soi, il y a tant de personnes qui souffrent, si l’on n’a pas pitié pour les larmes des pauvres, si l’on est habitué à tout, alors cela signifie que notre cœur… comment est-il? Flétri? Non, pire, il est de pierre. Dans ce cas, il est bon de supplier le Seigneur pour qu’Il nous touche avec son Esprit et qu’Il attendrisse notre cœur: Attendris, Seigneur, mon cœur. C’est une belle prière: Seigneur, attendris mon cœur, afin qu’il puisse comprendre et se charger de tous les problèmes, toutes les douleurs d’autrui. Le Christ n’est pas passé indemne à côté des misères du monde: chaque fois qu’Il percevait une solitude, une douleur du corps ou de l’esprit, Il éprouvait un profond sentiment de compassion, comme les viscères d’une mère. Ce sentiment de compassion – n’oublions pas ce mot si chrétien: ressentir de la compassion – est un des verbes-clés de l’Evangile: c’est ce qui pousse le bon samaritain à s’approcher de l’homme blessé sur le bord de la route, contrairement aux autres qui ont le cœur dur.

Il y a des hommes qui, apparemment, ne cherchent pas Dieu, mais Jésus nous fait prier aussi pour eux, parce que Dieu cherche ces personnes plus que toutes. Jésus n’est pas venu pour les bien-portants, mais pour les malades, pour les pécheurs (cf. Lc 5,31) – c’est-à-dire pour tous, parce que qui pense être bien-portant, en réalité, ne l’est pas. Si nous travaillons pour la justice, ne nous sentons pas meilleurs que les autres: le Père fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants (cf. Mt 5,45). Le Père nous aime tous! Nous apprenons de Dieu qu’Il est toujours bon avec tous, contrairement à nous qui ne réussissons à être bons uniquement avec certains, avec ceux qui nous plaisent.

Saints et pécheurs, nous sommes tous aimés par le même Père. Et, au soir de la vie, nous serons jugés sur l’amour, sur la façon dont nous avons aimé. Non pas un amour uniquement sentimental, mais compatissant et concret, selon la règle évangélique: dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait (Mt 25,40). C’est ce que dit le Seigneur.

Pape François, Catéchèse sur le Notre Père / extraits (w2.vatican.va)

image: Eglise Sainte Thérèse, Genève / Suisse (2014)

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