Seigneur, apprends-nous à prier – 18

Benoît XVI

Seigneur, apprends-nous à prier – XVIII

Notre prière doit être avant tout écoute de Dieu qui nous parle. Submergés par beaucoup de paroles, nous sommes peu habitués à écouter, et surtout à nous mettre dans une attitude de silence intérieur et extérieur pour être attentifs à ce que Dieu veut nous dire. Notre prière, souvent faite uniquement de demandes, doit au contraire, être faite avant tout de louange rendue à Dieu pour Son amour, pour le don de Jésus-Christ qui nous a apporté force, espérance et salut.

Dieu, qui se révèle comme le commencement et la fin de l’histoire, accueille et prend à coeur la demande de l’assemblée. Il a été, Il est et Il sera présent et actif par Son amour dans les histoires humaines, dans le présent, dans l’avenir comme dans le passé, jusqu’au terme final. C’est la promesse de Dieu. Et nous trouvons ici un autre élément important  la prière constante réveille en nous le sens de la présence du Seigneur dans notre vie et dans l’histoire; c’est une présence qui nous soutient, nous guide et nous donne une grande espérance même au cœur des ténèbres de certaines histoires humaines; en outre, toute prière, même dans la solitude la plus radicale, n’est jamais ni un isolement, ni stérile, mais c’est la sève vitale qui alimente une existence chrétienne de plus en plus engagée et cohérente. Plus nous prions et mieux nous prions, avec constance et intensité, plus nous nous assimilons à Lui et plus Il entre vraiment dans notre vie pour la guider, nous donnant la joie et la paix. Et plus nous connaissons, plus nous aimons et plus nous suivons Jésus, plus nous ressentons le besoin de nous arrêter pour Le retrouver dans la prière, recevant sérénité, espérance et force pour notre vie.

La communauté ecclésiale est invitée à ne jamais perdre l’espérance, à croire fermement que l’apparente toute-puissance du Malin se heurte à la véritable toute-puissance qui est celle de Dieu. La force de Dieu est entrée dans l’histoire de l’homme, de Dieu qui non seulement est capable de mesurer le mal, mais même de le vaincre; Dieu s’est rendu proche au point de descendre dans l’obscurité de la mort pour l’éclairer de la splendeur de Sa vie divine; il a pris sur lui le mal du monde pour le purifier par le feu de Son amour.

La prière alimente en chacun de nous et dans nos communautés cette vision de lumière et de profonde espérance: elle nous invite à ne pas nous laisser vaincre par le mal, mais à vaincre le mal par le bien, à regarder le Christ crucifié et ressuscité, qui nous associe à Sa victoire. L’Eglise vit dans l’histoire, elle ne se replie pas sur elle-même mais elle affronte courageusement son chemin parmi les difficultés et les souffrances, affirmant avec force qu’en définitive, le mal n’est pas vainqueur du bien, l’obscurité ne ternit pas la splendeur de Dieu. C’est un point important pour nous: en tant que chrétiens, nous ne pouvons pas être pessimistes; nous savons bien que, sur le chemin de notre vie, nous rencontrons souvent la violence, le mensonge, la haine, la persécution, mais cela ne nous décourage pas. Et surtout, l’Eglise nous apprend à voir les signes de Dieu, Sa présence et Son action, et à être nous-mêmes des lumières qui reflètent le bien et diffusent l’espérance, et qui indiquent que la victoire appartient à Dieu.

L’école de prière de Benoît XVI / extraits (carmel.asso.fr)

image: Eglise Sainte Thérèse, Genève / Suisse (2014)

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