Adrienne von Speyr
Le principal défaut de la plupart des monastères contemplatifs: ils veulent tellement tout régler eux-mêmes qu’ils ont perdu le sens de se laisser diriger par Dieu. C’est vrai surtout là où il n’y a pas de vraie direction. La vie régulière s’occupe alors de conventions extérieures: règlement journalier, exercices de pénitence, silence, etc. Elle s’occupe aussi de l’attente de grâces de prières précises qui doivent être désirées selon un plan prévu d’avance. Une vraie direction devrait créer un espace pour ce qu’on n’a pas choisi soi-même, pour l’imprévu, pour l’involontaire, mais qui sera reçu avec un consentement plus profond, parce qu’il signifie contemplation d’un pur laisser agir divin une fois qu’on a abandonné tout ce qu’on avait de propre. Beaucoup s’installent dans leur sacrifice total, s’en nourrissent, élèvent leurs prétentions et leurs droits devant Dieu et Lui prescrivent les voies sur lesquelles Il doit les conduire.
Adrienne von Speyr, L’année de la foi, 32A (abbaye-saint-paul-wisques.com)
image: Maja Lindberg, Beneath the Stars (pinterest.com)