Thérèse de Jésus (Thérèse d’Avila)

Le château intérieur – IV. Premières Demeures – IV

L’humilité est semblable à l’abeille, qui travaille sans relâche à l’intérieur de la ruche à miel, sans quoi, tout serait perdu. Mais considérez l’abeille: elle ne cesse pas de sortir et de prendre son vol pour aller butiner sur les fleurs. Que l’âme appliquée à la connaissance de soi fasse de même. Si elle veut m’en croire, elle prendra de temps en temps l’essor pour considérer la grandeur et la majesté de son Dieu. Là, bien mieux qu’en elle-même, elle découvrira sa propre bassesse et sera moins importunée par les reptiles qui ont leur entrée dans les premières pièces du château, celles où l’on s’exerce à la connaissance de soi.

Je le répète, Dieu lui fait une grande grâce en l’appliquant à cette connaissance, mais enfin, le plus vaut bien le moins, comme l’on dit. Croyez-moi, nous ferons de bien meilleure vertu en nous attachant à la vertu de Dieu, qu’en nous collant à notre limon.

Thérèse d’Avila, Le château intérieur, dans: Oeuvres complètes (Cerf, 1995)

image: Gian Lorenzo Bernini, Estasi di Santa Teresa / Chiesa di Santa Maria della Vittoria, Roma – Italia (artspecialday.com)

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