Pouvoir du mal, visage de Dieu – 9

Pouvoir du mal, visage de Dieu – IX

Dans l’ordre surnaturel la souffrance est un mal, mais un mal dont Dieu se sert pour notre bien et dont Lui seul peut se servir ainsi à coup sûr. Alors quand elle nous arrive, il faut la bénir, parce que, entre les mains de Dieu, ce mal peut devenir un bien. Mais on ne peut pas la désirer pour les autres, car elle est un mal. Ainsi s’explique un paradoxe de la vie chrétienne: d’une part la douleur est un bien, non de soi, mais comme instrument de Dieu; d’autre part nous cherchons à l’éviter à ceux que nous aimons. A entendre certains lieux communs de piété, nous devrions souhaiter la peste et la famine à ceux que nous chérissons le plus. La transformation de la douleur en clarté, d’un mal physique en bien moral, ne nous appartient pas: elle relève d’un domaine réservé à Dieu.

Charles Journet, Le mal – Essai théologique (Saint-Augustin, 2013)

image: Jérôme Bosch, Le jardin des délices / Détail (euclides59.wordpress.com)

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