Morceaux choisis – 398 / Augustin d’Hippone

Augustin d’Hippone 

Si nous pouvions connaître mutuellement nos pensées, nous serions bien plus les uns avec les autres, que si, silencieusement assis dans un même lieu, nous nous regardions sans nous rien dire et sans aucune expression extérieure de ce qui se passerait dans nos âmes. C’est pourquoi vous comprenez que chacun est bien plus présent à lui-même que nul ne l’est à un autre, parce que chacun se connaît mieux qu’il n’est connu de personne: ce n’est pas en regardant notre visage, car, sans un miroir, on ne se voit pas; mais c’est en regardant le fond de notre âme, et nous pouvons le voir, même avec les yeux fermés. Quelle vie que la nôtre, même en la regardant par le côté où elle semble avoir du prix!

Augustin d’Hippone, Lettre CCLXVII – A Fabiola / extrait (abbaye-saint-benoit.ch)

image: André Minaux (andre-minaux-artistepeintre.com)

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