Chemins de traverse – 346 / William Faulkner

William Faulkner

Quelqu’un à qui parler, cet être dont, semble-t-il, nous avons tous besoin, que nous voulons tous, qui nous est nécessaire à tous, non pour que la conversation soit possible, ni même pour que cet être soit toujours de notre avis, mais simplement pour qu’il y ait là quelqu’un qui nous écoute tranquillement. C’est tout ce que les gens demandent, en réalité, tout ce dont ils ont vraiment besoin; j’entends, pour se conduire convenablement, pour éviter de s’exaspérer mutuellement. Ce qu’on appelle défauts d’adaptation, troubles qui, nous dit-on, engendrent les incendiaires, les satyres, les assassins, les voleurs et autres ennemis de la société, ne sont pas en réalité des défauts d’adaptation; ils proviennent simplement du fait que les futurs assassins ou voleurs n’ont eu personne qui voulût bien les écouter.

Albert Camus, Requiem pour une nonne / d’après William Faulkner, dans: Théâtre, récits, nouvelles (Bibliothèque de la Pléiade/Gallimard, 1962)

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