Morceaux choisis – 51 / Thérèse de l’Enfant Jésus

Thérèse de l’Enfant Jésus (Thérèse de Lisieux)

Jésus a mis devant mes yeux le livre de la nature et j’ai compris que toutes les fleurs qu’Il a créées sont belles, que l’éclat de la rose et la blancheur du lys n’enlèvent pas le parfum de la petite violette ou la simplicité ravissante de la pâquerette. J’ai compris que si toutes les petites fleurs voulaient être des roses, la nature perdrait sa parure printanière, les champs ne seraient plus émaillés de fleurettes…

De même que le soleil éclaire en même temps les cèdres et chaque petite fleur comme si elle était seule sur la terre, de même Notre Seigneur s’occupe aussi particulièrement de chaque âme que si elle n’avait pas de semblables et comme dans la nature, toutes les saisons sont arrangées de manière à faire éclore au jour marqué la plus humble pâquerette, de même tout correspond au bien de chaque âme…

Il me semble que si une petite fleur pouvait parler, elle dirait simplement ce que le Bon Dieu a fait pour elle sans essayer de cacher ses bienfaits, sous le prétexte d’une fausse humilité elle ne dirait pas qu’elle est disgracieuse et sans parfum, que le soleil lui a ravi son éclat et que les orages ont brisé sa tige alors qu’elle reconnaîtrait en elle-même tout le contraire.

Thérèse de Lisieux, Manuscrit A, dans: Oeuvres complètes (Cerf, 1992)

image:  Carmel de Vinça / France (carmel.asso.fr)

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