Chemins de traverse – 254 / Rainer-Maria Rilke

Rainer-Maria Rilke

Que ce qui nous semblait vide en nous touchant prend vie,
ô maison, ô prairie, ô lumière du soir,
tout cela d’un seul coup acquiert presque un regard,
se presse contre nous et nous rend notre étreinte.

Un même espace unit tous les êtres:
espace intérieur au monde.
En silence l’oiseau vole au travers de nous.
O moi, qui veut grandir,
je regarde au-dehors, et en moi grandit l’arbre.

Rainer-Maria Rilke, Fragments, dans: Oeuvres poétiques et théâtrales (Bibliothèque de la Pléiade, 1997)

image: Castello di Duino, Duino Aurisina-Trieste / Italia (infriuliveneziagiulia.com)

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