Vous verrez le Ciel ouvert – 34

Vous verrez le Ciel ouvert – XXXIV

Les entretiens de Charles Journet

Dans la foi, j’adhère à Dieu comme Source pour moi de lumière; dans l’espérance, je reçois la force pour aller à Sa rencontre. Ce que j’attends, c’est Lui. J’attends une récompense? Mais la récompense n’est pas autre chose que la rencontre avec l’Aimé! Comment voulez-vous qu’on aime vraiment si on n’espère pas rencontrer l’Aimé? et Le rencontrer, c’est l’éclosion de l’amour! Ce que j’attends, c’est Dieu, non pas utilisé pour me rendre heureux: ce serait fou, un blasphème. C’est Dieu dans lequel je me plonge comme dépassant, débordant toute l’attente de mon coeur. Etre soumis à Lui, c’est mettre le vase dans le courant de bonheur qui descend de Lui. Entrer dans la béatitude, c’est mettre son âme dans l’océan de Sa clarté, de Sa splendeur, qui refluera sur nous.

La charité atteint Dieu Lui-même pour Lui-même, et non pas pour demander quelque chose de Lui. Pourquoi? Parce que la charité va adhérer à Dieu comme celui qui aime avec Celui qui aime. Pour celui qui aime, la personne aimée n’est pas autrui, elle devient lui d’une certaine manière. La charité aime Dieu simplement parce que, voyant Sa beauté, elle ne peut pas faire autrement que s’en aller vers Lui de tout l’élan intérieur mis par Dieu en elle; elle s’en va vers Lui, pour ne pas demander autre chose sinon qu’Il soit ce qu’Il est.

Vous le voyez, la foi et l’espérance attendent quelque chose de Dieu; la charité, elle, n’attend rien., sinon plus d’amour pour pouvoir se complaire davantage en Sa beauté. Bien  sûr, cet amour tout désintéressé va séduire Dieu; et quand Il voit une âme qui L’aime ainsi, Il tend toujours à lui donner davantage. C’est une union spirituelle par laquelle elle est toute transformée en Dieu.

Charles Journet, Entretiens sur la charité / extraits (Parole et Silence, 1999)

image: Chartreuse de la Valsainte, Charmey / Suisse (acustica-godel.ch)

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