Vous verrez le ciel ouvert – 35

Vous verrez le Ciel ouvert – XXXV

Les entretiens de Charles Journet

La charité est un amour d’amitié. Elle est aussi un amour de bienveillance: vouloir le bien de l’autre. Dieu veut mon bien: l’Ecriture est toute pleine de textes pour le dire. Mais moi, je peux aussi vouloir le bien de Dieu, et c’est la première condition de mon amour de charité. Je puis avoir cette forme exquise de l’amour de bienveillance: me réjouir de ce que Dieu soit Dieu, qu’à Lui seul soit la gloire, pour Ton immense gloire comme on dit dans le Gloria. Je veux le bien de Dieu, et le bien de Dieu c’est Dieu. Se réjouir du bien de l’autre. La réciprocité dans l’amour est marquée par exemple, dans l’Apocalypse de saint Jean: Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi (Ap 3, 20). 

Dieu nous a voulu un bien si grand qu’Il a voulu nous donner Sa vie. Il n’y a pas, dit Jésus, de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime (Jn 15, 13). Eh bien, nous aussi, nous devons donner quelque chose. Aimer Dieu pour Lui faire des amis. Dieu veut se communiquer. Non seulement Il désire aimer, mais Il désire être aimé. Comme Il veut se communiquer, je L’aime en tant qu’Il désire se donner et être aimé.

La dernière raison spécifique de la charité, dit Jean de Saint Thomas expliquant saint Thomas d’Aquin, réside dans la divine Bonté, non pas en tant que nous la désirons pour nous, et qu’elle nous apporte quelque chose – ce serait l’espérance – mais en tant que ce Bien divin se communique à nous comme l’Ami qui converse avec son ami.

Charles Journet, Entretiens sur la charité / extraits (Parole et Silence, 1999)

image: Chartreuse de la Valsainte, Charmey / Suisse (acustica-godel.ch)

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