François Mauriac
Chaque saison porte en elle la saison qui va suivre. Au plus brûlant de l’été, les oiseaux se taisent et préparent leur grand voyage. L’été était déjà blessé à mort pour l’enfant qui l’observait de tout près dans la bauge secrète qu’il s’était ménagée. Mais quoi! ce dont débordaient ces journées, ces courses à travers la forêt, ces goûters au moulin, ces pêches aux écrevisses, ces libellules sur l’eau glacée, n’était-ce pas le bonheur? Le bonheur…
François Mauriac, Mémoires intérieurs, dans: Oeuvres autobiographiques (Bibliothèque de la Pléiade/Gallimard, 1990)
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