Chemins de traverse – 274 / Jean-Pierre Spilmont

Jean-Pierre Spilmont

Je vous imaginais, hommes et femmes, vieux de trois milliers d’années. J’aurai voulu vous reconnaître, mais vous aviez déjà tracé l’itinéraire d’une existence où se croisait encore, où se croiserait à travers le temps, ce qui nous tînt debout et nous aide aujourd’hui à ne pas abdiquer: rien que de très banal au fond. Cet ordinaire désir d’aimer, malgré nos manques, nos incertitudes et nos reniements. L’ordinaire désespoir. L’ordinaire solitude. Le doute aussi. Et les refus. Et l’ordinaire désir de vivre. L’ordinaire folie de vivre qui nous appelle chaque jour à inventer un pays définitivement apaisé dont nous n’apercevrons jamais pourtant, que des contours diffus, que des chemins courant se perdre dans la brume et dont nous n’espérons rien. Rien que s’y retrouver simplement voyageurs, peut-être.

Jean-Pierre Spilmont, Lumière des mains (Cadex, 2001)

image: Kurt von Ballmoos (galerie-etraz.ch)

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