Morceaux choisis – 606 / Catherine de Sienne

Catherine de Sienne

Suivez Mon Fils, car nul ne peut venir à Moi, le Père, sinon par Lui. Il est la voie et la porte que vous devez passer si vous voulez entrer en Moi, Mer pacifique. Lorsqu’une âme est parvenue à savourer cette lumière parce qu’elle l’a si doucement vue et connue, et donc goûtée, elle court, amoureuse et angoissée d’amour, à la table du saint désir. 

Ils ne demandent aucune récompense ni à Moi-même ni aux créatures: ils se sont dépouillés de cet amour de mercenaire qui ne Me fait aimer que par intérêt, ils se sont revêtus de cette lumière qui les fait M’aimer pour Moi-même, pour la seule gloire et louange de Mon Nom. Leur âme ne me sert plus en vue de quelque profit, elle ne sert pas son prochain pour sa propre utilité, mais par pur amour.

Ceux-là se réjouissent de toute chose, ils ne s’érigent en juges ni de Mes serviteurs ni de n’importe quelle créature, ils se réjouissent même de tout ce qu’ils voient, ils disent: Grâces Te soient rendues, ô Père éternel, qui as dans Ta maison plusieurs demeures. Cette diversité leur donne plus de joie que s’ils voyaient tous les hommes aller par le même chemin; ils voient ainsi se manifester la grandeur de Ma bonté. De toutes choses ils tirent le parfum de la rose. Non seulement des choses de Dieu mais même des choses du péché. Ils se gardent de les juger. C’est plutôt avec une sincère et simple compassion qu’ils Me prient pour le pécheur et qu’ils disent avec une humilité parfaite: Aujourd’hui, c’est toi, demain ce sera moi si la divine grâce ne me protège point.

Si la calomnie est dirigée contre eux, ils sont heureux de la supporter pour Mon Nom, si elle est dirigée contre les autres ils plaignent leur prochain sans s’élever ni contre celui qui la lance, ni contre celui qui la reçoit, car leur amour est ordonné en Moi, Dieu éternel, et dans leur prochain. C’est parce qu’il est ainsi ordonné que ceux-là ne se scandalisent jamais ni de ceux qu’ils aiment, ni de n’importe quelle créature, car leur propre jugement est mort et non point vivant, et c’est pourquoi ils ne s’arrogent point le droit de juger la volonté des hommes, mais seulement la volonté de Ma clémence.

Catherine de Sienne, Le Livre des dialogues – Chapitre 100, extrait (coll. Points Sagesse/Seuil, 2002)

image: Catherine de Sienne (la-croix.com)

Print Friendly, PDF & Email

Auteur/autrice

Partager sur:

Dernières publications