Chemins de traverse – 371 / Jacques Brel

Jacques Brel

Pourvu que nous vienne un homme
Aux portes de la cité
Que l’amour soit son royaume
Et l’espoir son invité
Et qu’il soit pareil aux arbres
Que mon père avait plantés
Fiers et nobles comme soir d’été
Et que les rires d’enfants
Qui lui tintent dans la tête
L’éclaboussent de reflets de fête

Pourvu que nous vienne un homme
Aux portes de la cité
Que son regard soit un psaume
Fait de soleils éclatés
Qu’il ne s’agenouille pas
Devant tout l’or d’un seigneur
Mais parfois pour cueillir une fleur
Et qu’il chasse de la main
À jamais et pour toujours
Les solutions qui seraient sans amour

Pourvu que nous vienne un homme
Aux portes de la cité
Et qui ne soit pas un baume
Mais une force une clarté
Et que sa colère soit juste
Jeune et belle comme l’orage
Qu’il ne soit jamais ni vieux ni sage
Et qu’il rechasse du temple
L’ écrivain sans opinion
Marchand de rien
Marchand d’émotions

Pourvu que nous vienne un homme
Aux portes de la cité
Avant que les autre hommes
Qui vivent dans la cité
Humiliés d’espoirs meurtris
Et lourds de leur colère froide
Ne dressent au creux des nuits
De nouvelles barricades.


Jacques Brel, L’homme dans la cité, dans: Philippe Baud, Le jour se lève – Pour un chemin de l’Avent (Saint-Augustin, 2001)

lien musical: Jacques Brel, L’homme dans la cité

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