Morceaux choisis – 954 / Pape François

Pape François

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C’est alors que Marie Madeleine est penchée près de la tombe de Jésus, les yeux remplis de larmes, que Dieu la surprend de la manière la plus inattendue. L’évangéliste Jean souligne combien son aveuglement est persistant: elle ne s’aperçoit pas de la présence de deux anges qui l’interrogent, elle n’a aucun soupçon en voyant l’homme derrière elle, qu’elle pense être le gardien du jardin. Et en revanche, elle découvre l’événement le plus bouleversant de l’histoire humaine lorsque finalement elle est appelée par son nom: Marie! (Jn 20,16).

Comme il est beau de penser que la première apparition du Ressuscité – selon les Evangiles – a eu lieu d’une manière aussi personnelle! Il y a quelqu’un qui nous connaît, qui voit notre souffrance et notre déception, et qui s’émeut pour nous et nous appelle par notre nom. C’est une loi que nous trouvons gravée dans beaucoup de pages de l’Evangile. Autour de Jésus se trouvent de nombreuses personnes qui cherchent Dieu; mais la réalité la plus prodigieuse est que, bien avant, c’est tout d’abord Dieu qui se préoccupe pour notre vie, qui veut la relever, et pour ce faire, Il nous appelle par notre nom, en reconnaissant le visage personnel de chacun. Chaque homme est une histoire d’amour que Dieu écrit sur cette terre. Chacun de nous est une histoire d’amour de Dieu. Dieu appelle chacun de nous par son propre nom: Il nous regarde, Il nous attend, Il nous pardonne, Il a de la patience avec nous. Est-ce vrai ou n’est-ce pas vrai? Chacun de nous fait cette expérience.

Et Jésus l’appelle, Marie: la révolution de sa vie, la révolution destinée à transformer l’existence de chaque homme et femme, commence par un nom qui retentit dans le jardin du sépulcre vide. Les Evangiles nous décrivent le bonheur de Marie: la résurrection de Jésus est une cascade qui renverse toute la vie. L’existence chrétienne n’est pas tissée de doux bonheurs, mais de vagues qui emportent tout. Essayez de penser vous aussi, en cet instant, avec le bagage de déceptions et d’échecs que chacun de nous porte dans son cœur, qu’il y a un Dieu proche de nous qui nous appelle par notre nom et nous dit: Relève-toi, arrête de pleurer, car Je suis venu te libérer!

Jésus n’est pas quelqu’un qui s’adapte au monde, en tolérant que dans celui-ci se poursuivent la mort, la tristesse, la haine, la destruction morale des personnes. Notre Dieu n’est pas inerte, mais notre Dieu – je me permets le mot – est un rêveur: Il rêve de la transformation du monde, et Il l’a réalisée dans le mystère de la Résurrection. A l’heure des pleurs et à l’heure de l’abandon, Jésus Ressuscité nous appelle par notre nom, et avec le cœur plein de joie, annonçons: J’ai vu le Seigneur! (Jn 20, 18), j’ai changé de vie parce que j’ai vu le Seigneur! A présent, je suis différent d’avant, je suis une autre personne. Cela est notre force et cela est notre espérance. 

Pape François, Audience générale – 17 mai 2017 / extraits (vatican.va)

image: Fra Angelico, Noli me tangere (rcf.fr)

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