Morceaux choisis – 473 / Marie-Madeleine de Pazzi

Marie-Madeleine de Pazzi

Ma petite fille, Je ne veux point te rendre ce cœur avant qu’il ne soit tout pur, pur et plein d’amour pur, afin qu’au jour de ton jugement particulier, lorsque Je le présenterai à mon Père éternel, Il l’accepte et le reçoive, et qu’il Lui soit spécialement agréable en raison du lieu où Je le garde.

Tous les saints aussi seront en grande fête et allégresse, comme tu le sais, ma bien-aimée, selon ce qu’on lit dans l’Evangile: que Moi, Dieu, ainsi que les saints et les anges, festoyons et nous réjouissons pour une seule âme de pécheur qui se convertit et revient à la vraie pénitence. Et sais-tu, ma petite fille, à quel point Je fête cette âme et m’en réjouis? Mon amour pour une seule âme est si ardent que pour la faire revenir à Moi, Je priverais tous mes élus du bonheur qu’ils éprouvent en Moi, sans toutefois leur ôter la grâce. S’il était possible, J’en priverais même les saints, pour la donner tout entière à une seule âme. Mais ce n’est ni possible ni nécessaire.

Et sais-tu encore, ma petite colombe, comment J’aime ces âmes qui reviennent à Moi et me réjouis en elles? Comme tu le ferais si l’un de tes membres, atteint d’une infirmité, à force de soins se trouvait guéri. Tu t’en réjouirais, en mènerais grande fête et l’aimerais plus que les autres membres, parce qu’ayant été malade il serait redevenu sain. Tu ne laisserais point cependant d’aimer beaucoup les membres qui n’auraient jamais eu de mal, mais pour cet autre tu ferais plus joyeuse fête et manifesterais plus de joie. C’est ainsi que J’agis lorsque l’âme malade du péché en vient au repentir et guérit.

Sais-tu encore de quelle façon ma petite épouse? Comme agirait un homme qui ayant deux vêtements blancs, dont l’un taché, ferait disparaître complètement la tache en la lavant. Ne crois-tu pas qu’il éprouverait satisfaction et allégresse en voyant qu’il peut le porter et s’en servir? Ceci ne veut pas dire qu’il n’aime et ne mette plus volontiers le vêtement qui n’eut jamais de taches. Certes oui, il en est plus heureux et s’en réjouit davantage. Je n’agis pas autrement, car si Je célèbre et fête l’âme d’un pécheur qui vient à se repentir, cette âme salie par la tache affreuse du péché, il n’est pas moins vrai que Je recours plus volontiers à celles qui jamais n’ont eu souillure de péché. Ces âmes qui lavent les taches de leurs péchés dans les eaux de la pénitence, Je les aime et les reçois avec plus d’allégresse, mais crois bien que les autres, qui sont demeurées pures, me sont plus chères, que J’en ai plus d’estime et les aime beaucoup plus.

Marie-Madeleine de Pazzi, Les 40 jours (voiemystique.free.fr)

image: http://www.stmagdalen.org

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