La citation du jour – 455 / Christian Bobin

Christian Bobin

Dans le moulin de ma solitude, vous entriez comme l’aurore, vous avanciez comme le feu. Vous alliez dans mon âme comme un fleuve en crue. Et vos rives inondaient toutes mes terres. Quand je rentrais en moi, je n’y retrouverais rien: là où tout était sombre, un grand soleil tournait. Là où tout était mort, une petite source dansait. Une femme si menue qui prenait tant de place: je n’en revenais pas. Il n’y a pas de connaissance en-dehors de l’Amour. Il n’y a dans l’amour que de l’inconnaissable.

Christian Bobin, Une petite robe de fête (coll. Folio/Gallimard, 1998)

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