Se réjouir avec Saint Bernard – 10

Se réjouir avec Saint Bernard – X 

Si en prenant corps, le Verbe s’est fait chair, à plus forte raison ne fera-t-Il plus qu’un seul et même esprit avec Dieu son Père quand il se sera uni à Lui. Dans l’union présente se montre l’humilité qui en est le moyen, et même une humilité on ne peut plus grande; mais dans celle que nous attendons et qui fait l’objet de tous nos soupirs, se trouve pour nous, si toutefois nous en sommes dignes, le comble de la gloire. Si nous ne l’avons pas oublié, dans le mélange d’un corps et d’une âme, d’où résulte un homme, c’est la charité qui nous est recommandée; ensuite, ce qui éclate le plus, c’est l’humilité; car il n’y a que la vertu de l’humilité qui puisse réparer les ruines de la charité. Mais l’union d’une âme raisonnable à un corps formé du limon de la terre, n’est pas tout entière le fait de l’humilité, car ce n’est pas par suite de sa volonté propre qu’elle se trouve unie à un corps, mais elle y est envoyée en même temps qu’elle est créée et elle est créée en même temps qu’elle y est envoyée. Il n’en fut pas de même de cet Esprit souverain et infiniment bon: Il ne s’unit à la chair sans souillures que parce qu’Il l’a voulu. C’est donc avec raison que la gloire du ciel suit la charité et l’humilité, puisque, d’un côté, sans la charité, tout est vain, et qu’il n’y a que ceux qui s’abaissent qui seront élevés (Lc 14, 11).

Bernard de Clairvaux, Second sermon pour le Jour de Noël / extrait (abbaye-saint-benoit.ch)

image: duec-savoiedauphine.over-blog.com

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