Chemins de traverse – 875 / Grand Corps Malade

Grand Corps Malade (Fabien Marsaud)

J’ai un peu de mal à imaginer ma vie sans mes proches
Quand je dis un peu de mal, en fait, je ne l’imagine pas du tout
Ils sont mes repères, mes bases, mes compliments, mes reproches
Sans eux je ne suis pas entière
Je n’les veux pas loin, souvent, partout
Avec eux on n’a pas peur du silence, on n’a rien à se prouver
Une sorte d’équipe sans remplaçant, sans capitaine
Dans cette équipe, tu ris, tu râles, tu progresses, tu veux rester
Très loin du star-système où tu restes tard, si t’aime
Si jamais je devais tout perdre, si la roue faisait demi-tour
Je n’aurais besoin que de leur présence pour que la vie reste facile
Peu importe ce qu’il y a sur la table
C’qui compte c’est qui il y a autour
C’que je ressens, je veux leur dire
J’crois que j’ai le sens de la famille

J’ai un peu de mal à imaginer ma vie sans proches
Quand je dis un peu de mal, en fait, je ne l’imagine pas du tout
C’est avec eux que j’avance, de la sérénité plein les poches
S’ils ne le partagent pas avec moi, aucun bonheur ne vaut le coup
Et à l’inverse, il n’y a rien qui me fasse plus de peine
Qu’imaginer leur visage au moment où ils ont appris
Que mes 20 ans seraient cruels, que mon avenir s’annonçait terne
Le drame ça se partage, mais ça n’apaise pas l’esprit
Ils m’ont transmis tout ce que j’aimerais transmettre à mon tour
C’est grâce à eux si je suis en paix et que je ne pars pas en vrille
Leur humanité est sans trompette, leur bienveillance sans détour
C’que je leur dois, je veux leur dire
J’crois que j’ai le sens de la famille

Evidemment quand t’es maman, ton cœur explose et pour toujours
On te confie le rôle ultime, celui qui te change viscéralement
Tu n’savais pas que c’était possible de générer autant d’amour
J’n’trouve pas de mots assez forts, c’est tellement, tellement…

Evidemment quand t’es daron, toutes les cartes sont redistribuées
Ils sont dans ma tête, dans mon ventre, dans mon sang chaque seconde
Je n’ai plus qu’eux comme certitude, il va falloir m’habituer
J’ai découvert les liens visibles et les plus solides du monde

Les enfants, c’est des galères qu’on ne pouvait même pas concevoir
Ils nous rendent complètement ouf, mais en un sourire on vacille
T’as qu’une envie, c’est qu’ils s’endorment
Et dès qu’ils dorment tu veux les voir
Eh ouais, on est devenus ceux qu’on chambrait
J’crois qu’on a le sens de la famille

Et le sens de la famille, c’est aussi le sens de l’amitié
Je peux te présenter des frères et sœurs qui n’ont pas le même sang
Frères d’espoir, sœurs de cœur, de galère ou de quartier
Faire de projets d’adultes dans des cerveaux d’adolescents

La famille, c’est aussi ceux qui sont devenus essentiels
Ceux qui te connaissent, te révèlent, te soutiennent et te protègent
Ceux qui te parlent la bouche fermée parce que le cœur s’emmêle
Si tu veux signer avec moi, ‘faut signer avec tout le cortège

illustration musicale: Leïla Bekhti/Grand Corps Malade, Le sens de la famille, dans: La France des Couleurs (2021)

Print Friendly, PDF & Email

Auteur/autrice

Partager sur:

Dernières publications