Bernard de Clairvaux
Ce n’est pas seulement dans les trous de la pierre que la colombe trouve un refuge assuré, c’est aussi dans les ouvertures de la muraille: si nous prenons cette muraille, non pour des morceaux de pierre, mais pour l’assemblée des saints, voyons s’il n’entend point par ses ouvertures les places qu’on laissées vides les anges qui sont tombés du ciel par leur orgueil, et qui seront remplies par les hommes, comme les ruines qui doivent être rebâties de pierres vivantes. Son attente est pleine de joie et de certitude parce qu’elle est fondée sur la mort du Christ. Le temps arrivera un jour où elle relèvera ces ruines, habitera de corps et d’esprit dans ces ouvertures et remplira par la multitude de ses enfants les places que les anciens habitants du ciel ont laissées vides, et alors on ne verra plus de trous dans ce mur céleste, il sera entier et parfait.
Bernard de Clairvaux, Sur le Cantique des Cantiques, dans: François Cali, L’ordre cistercien (Arthaud, 1972)
image: Ruines St. Pierre de l’Espinouse / France (archeologue.over-blog.com)