Chemins de traverse – 48 / Djalâl-od-Dîn Rûmî

Djalâl-od-Dîn Rûmî 

L’amour, c’est s’envoler au ciel, à tout instant fendre cent voiles, d’abord renoncer à soi-même et, pour finir, se perdre en Dieu, considérer comme irréelle la vision de ce bas monde, ne pas voir effectivement ce qui tombe sous le regard. O mon cœur! dis-je, quel bonheur! entrer au cercle des mystiques, voir au delà de ce qu’on voit, descendre au gouffre intérieur! D’où te vient cet élan, mon âme? O coeur! d’où te vient cet émoi? Prends le langage des oiseaux: je puis comprendre ton secret. 

Et l’âme dit: Je demeurai tout près de Dieu tant qu’il pétrit le corps humain; puis je voulus m’enfuir du monde qu’il créa; mais j’y fus captive, épuisée, et comme au moule façonnée.

Djalâl-od-Dîn Rûmî, Le Divan / extrait, dans: Henri Massé,  Anthologie persane (Payot, 1950)

image: Dav Wong, Yakhchāl  (flickr.com)

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