Steven Carroll

Steven Carroll 

Il est impossible d’échapper au charme de cet écrivain discret venu d’Australie. Son écriture sobre, précise, aux émotions contenues ainsi que sa force narrative éblouissante, évoquent une banlieue de Melbourne entre les années 50 et les années 70. Nous y croisons les destins de Rita, de son mari Vic – le tragique mécanicien du premier livre, De l’art de conduire sa machine – et de leur fils Michaël, fasciné par le cricket dans Un long adieu: une discipline et une véritable ligne de défense, selon Steven Carroll, alors que, autour de lui, comme sur une photographie en sépia pourrait-on dire, est signée la fin des locomotives à vapeur, et que ce faubourg paisible s’ouvre peu à peu aux résonances du monde, noyant les repères des uns et des autres, sans réduire à néant malgré un monde qui change inexorablement, leur recherche d’une vie meilleure.

Avec Le temps qu’il nous a fallu s’achève cette chronique familiale et sociale. Célébration mélancolique de la mémoire qui s’épanche, où les souvenirs ont remplacé les rêves, où les jeunes qui défendent l’avenir contrastent avec les plus anciens qui ont passé le témoin et ne se sentent plus nécessaires à la collectivité, spectateurs ironiques du temps qui passe.

Steven Carroll est vraiment un conteur extraordinaire. Son économie verbale pour dire la fragilité de l’amour, l’espoir qui vacille, la tristesse de l’enfance évanouie ou l’inexorable métamorphose des paysages urbains, tient de la magie et suffit à qualifier son talent d’incomparable.

Steven Carroll est né à Melbourne en 1949. Enseignant au niveau secondaire et critique dramatique, il se consacre aujourd’hui exclusivement à l’écriture. Ses plus belles récompenses littéraires sont le Miles Franklin Award 2008 et le Commonwealth Writers Prize 2008 pour Le temps qu’il nous a fallu.

Il vit à Melbourne, partage sa vie avec l’écrivain Fiona Capp – publiée par les éditions Actes Sud – depuis 20 ans et leur fils de 15 ans.

Steven Carroll, De l’art de conduire sa machine (Phébus, 2005)

Steven Carroll, Un long adieu (Phébus, 2006)

Steven Carroll, Le temps qu’il nous aura fallu (Phébus, 2009)

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