Regards ignatiens – 6

Regards ignatiens – VI

Maurice Giuliani

Contempler, c’est percevoir dans la foi, à travers ce que révèle le Christ par Sa vie d’homme, ce qu’est Dieu pour nous: chaque scène racontée par l’évangéliste contient, dans la particularité d’un acte, d’un geste, d’une parole, tout le mystère de l’amour qui est en Dieu et qui, dans les mystères visibles du Verbe incarné, se manifeste à nos yeux pour transformer nos vies. Il ne s’agit, pour saint Ignace, d’un degré d’oraison qui serait en soi plus parfait, mais d’une manière de pénétrer le texte évangélique pour le saisir comme un signe. Dans l’épisode raconté, l’acte humain du Christ exprime la façon dont Dieu nous aime et nous sauve.

Que de silence, d’humilité, de présence accueillante il faut pour que quelques versets de l’Evangile s’animent, pour ainsi dire, et laissent transparaître à notre foi le mystère divin dont ils sont chargés! Une première lecture n’y suffit pas, ni même une seconde: il faut laisser chaque détail de la scène contemplée retentir dans la conscience jusqu’à ce que naissent, s’affirment, s’unifient les mouvements d’adhésion et d’offrande par lesquels celui qui contemple reconnaît la scène comme le lieu où il se trouve lui-même engagé. 

Maurice Giuliani, L’expérience des Exercices spirituels dans la vie, dans: Paul Legavre, Voir Dieu en toutes choses – Prières et textes ignatiens (Desclée de Brouwer, 2006)

image: Juan Martínez Montañés et Francisco Pacheco, San Ignacio de Loyola (catholicsun.org)

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