Chemins de traverse – 485 / Paul Celan

Paul Celan

Personne ne nous pétrit de nouveau
dans la terre et l’argile,
personne ne souffle la parole sur notre poussière.
Personne.

Loué sois-tu, Personne.
C’est pour te plaire
que nous voulons fleurir.
Pour t’aller à l’encontre.

Néant nous étions,
nous sommes,
nous resterons, fleurissant;
la rose de néant,
la rose de personne.
Avec le style
clarté d’âme,
le filet d’étamine ravage de ciel,
la couronne rouge
du mot pourpre que nous chantions
au-dessus,
oh! au-dessus de l’épine.

Paul Celan, Psaume dans: Anthologie bilingue de la poésie allemande (Bibliothèque de la Pléiade, 1995)

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