Regards ignatiens – 15

Regards ignatiens – XV

Pierre Ceyrac

Nous sommes des êtres pour les autres. C’est tellement important! Nous sommes des hommes et des femmes pour les autres. Et la grande tristesse de la vie de beaucoup de gens, c’est qu’ils restent fermés sur eux-mêmes. Certaines personnes se bloquent sur elles-mêmes, sont très tristes. La joie se trouve dans le don aux autres: c’est le don aux autres qui nous libère et qui nous permet d’être nous-mêmes; c’est ce qu’on appelle d’un mot qu’on emploie toujours, ce mot, c’est l’amour. Dans la mesure où nous aimons, dans cette mesure-là, nous allons vers l’autre. C’est cela l’amour. Dans la mesure où on s’oublie soi-même pour l’autre, nous nous créons nous-mêmes et nous trouvons la joie. La seule tristesse, c’est de ne pas aimer.

Et aimer, c’est toujours le don de soi-même aux autres. Ce don total est exprimé dans une très belle phrase sanskrite, inscrite dans le livre d’or de Polampakkam, une léproserie du sud de l’Inde dans laquelle j’ai beaucoup travaillé. Cette phrase se traduit ainsi: Tout ce qui n’est pas donné est perdu.

J’ai croisé dans ma vie des êtres exceptionnels qui surent incarner cette phrase dans son intransigeance absolue: des hommes et des femmes qui ont tout donné.

Pierre Ceyrac, Tout ce qui n’est pas donné est perdu / extrait, dans: Paul Legavre, Voir Dieu en toutes choses – Prières et textes ignatiens (Desclée de Brouwer, 2006)

image: Juan Martínez Montañés et Francisco Pacheco, San Ignacio de Loyola (catholicsun.org)

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