Pascal Riou
Tout autant permettre, aimer, laisser place à la rencontre: la belle, l’inattendue toujours, impétueuse et douce, qui donne à la joie visage et laisse pressentir au milieu de nos manques, des fautes et du chaos, l’infinie douceur d’être, le miracle de s’accompagner, du chemin partagé, de la main qui ouvre les lointains, de la tête soudain posée, reçue contre l’épaule, dans le vent qui partt où il veut, au large de nos vues et sur le bord de ces eaux vives ou lentes qui, elles aussi un jour, courront au large.
D’être ne serait-ce qu’un jour, une heure dans ce jour, compris, reçus, portés, l’un et l’autre, l’un vers l’autre, comme à l’avant de soi. Que le temps s’ouvre enfin, large, ouvert au vent. Vienne l’inespéré!
Pascal Riou, Puisque le sel toujours, dans: D’âge en âge (Ed. de la revue Conférence, 2018)
image: Villa Poncini, Curio / Tessin (2005)