Une étreinte de feu – 331 / Claudio Montale

Claudio Montale

Aujourd’hui, c’est dimanche, jour de messe, jour de fête!

Mais Seigneur Jésus, là, tout au fond de l’église, il est une dernière chaise, vide. Celle en attente d’un retardataire? d’un coeur brisé? d’un hôte de passage? d’un déçu de l’Eglise, de Dieu et des hommes? Celle de toutes les souffrances, de tous les malentendus, de toutes les épreuves, de tous les deuils, de tous les échecs, de tous les remords, de toutes les amertumes, de tout ce qui, sans Toi, s’épuise et se disperse au gré du vent? Pourtant, Seigneur Jésus, n’est-ce pas cette chaise inoccupée que Tu préfères, celle de tous ceux qui ont épuisé le chant du monde et n’ont plus de désir, de force, de certitudes?

Car, tout à l’heure peut-être – Ta muette espérance – bien après la messe, dans l’après-midi, quand l’église sera vide, prendront-ils place, dans le silence, et se contenteront-ils d’être là, de Te regarder sur la Croix au-dessus de l’autel, mieux peut-être que ceux qui n’ont emprunté que des routes toutes droites tracées par leurs professeurs ou leurs aînés, prisonniers de leurs rites, de leurs habitudes, de leurs besoins de sécurité, sans connaître l’ombre, le doute, la folie, la contradiction?

Toi, Seigneur Jésus, Tu les accueilleras, Tu les prendras dans Tes bras, Tu les réconforteras, sans leur adresser de reproches, tout à Ta joie! Et Tu Te réjouiras en eux afin qu’ils se réjouissent en Toi, mon Dieu de bonté, de miséricorde, de patience.

Aujourd’hui, c’est dimanche, jour de messe, jour de fête! .

Claudio Montale, Auprès du Bien-Aimé VI (prier.be)

image: Carmel du Pâquier, Suisse (carmel-lepaquier.com)

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