Morceaux choisis – 1027 / Michel Aupetit

Michel Aupetit

Quand Jésus reviendra dans la gloire, Il nous jugera. Cela ne nous plaît guère, avouons-le. Du coup, nous ne sommes plus trop pressés de Le voir revenir. Parce que nous connaissons les jugements que nous portons les uns sur les autres: excessifs, faussés, approximatifs, ignorants, car nous ne savons juger qu’à notre aune. Ceux qui nous ressemblent ont droit à notre indulgence, ceux qui sont différents à notre condamnation sans appel. Nous prêtons aux autres des sentiments alors que nous ne connaissons pas le fond de leur cœur, c’est-à-dire l’intention qui les meut, cette part secrète à laquelle Dieu seul a accès: Dieu ne regarde pas comme les hommes: les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. (1 S 16, 7). Dieu est le souverain de nos cœurs, c’est le lieu de Son royaume. Heureux le cœur où Dieu règne.

Contrairement à nos jugements péremptoires, au retour du Christ nous serons jugés sur l’amour parce que nous serons jugés par l’Amour. Le Christ nous a révélé ce grand commandement où l’amour de Dieu et l’amour du prochain sont indissociables. La plus sûre manière d’aimer Dieu, c’est de Le reconnaitre dans son prochain. Dieu se découvre dans l’amour, un amour concret qui s’exprime dans les services rendus aux uns et aux autres: Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait (Mt 25, 40). C’est au travers de nos relations humaines que nous l’expérimentons. Nos jugements humains se fondent sur la morale qui nous apprend ne pas faire le mal. Ils reposent sur la règle d’or qui nous permet de mieux vivre ensemble et qui traversent toutes les civilisations: Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu’ils vous fassent. Le Christ, Lui, nous apprend à faire le bien. Il ne suffit pas de ne pas faire le mal. Dans l’Evangile, Il reprend la règle d’or de manière positive: Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi : voilà ce que disent la Loi et les Prophètes (Mt 7, 12).

Nous savons bien que nous ne sommes pas toujours dans ces dispositions et aucun d’entre nous ne pourrait dire s’il se range lui-même du côté des brebis ou bien des boucs. Il nous est arrivé d’être attentifs à notre prochain mais il nous est arrivé aussi de passer à côté en fermant les yeux. Alors? Alors oui, je préfère être jugé par Dieu que par les hommes car Dieu est miséricorde. Cela veut dire que le cœur de Dieu se penche sur la misère de l’homme. Et c’est dans la mesure où nous Le laissons régner dans notre cœur que la civilisation de l’amour fera revenir le Christ en gloire.

Michel Aupetit, Fête du Christ-Roi / extrait – 22 novembre 2020 (paris.catholique.fr)

image: https://www.sedifop.com

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