Ton âme est plus grande que le monde – 7

Charles Journet

Ton âme est plus grande que le monde – VII

Vous parler de Jésus, je ne le saurais pas; il faudrait avoir un amour tout brûlant, tout passionné de Lui et, en moi, c’est la misère. Il n’y a qu’une seule chose que j’ai éprouvée une fois pour ne plus jamais l’oublier, c’est que c’est Lui qui nous aime, et même quand nous oublions de L’aimer, et que notre amour est dérision. Et dès que je tourne mon regard vers Lui, je vois que le regard de Ses yeux était sur moi. Oui, cet amour de Jésus qui vient sur nous comme une flèche de feu, et dont on est d’autant plus sûr qu’on se sent soi-même indigne, je le sens comme vous. Je n’ose plus dire que je L’aime – L’aimer ce serait être un saint. Mais je sais qu’Il m’aime, et c’est dans cette vue que je retrouve le mot de l’Ecriture avec un sens nouveau: C’est lui le premier qui nous a aimés (1 Jn 4,10).

Comment ne pas être bouleversé par un mystère comme Noël où ce n’est pas seulement Son amour qui nous est manifesté, mais la tendresse de Son amour. Et nous savons qu’en nous approchant de Lui par le désir, quelque chose de la grâce du premier Noël peut descendre dans notre coeur et le remplir de lumière.

Charles Journet, Comme une flèche de feu – Lettres spirituelles (Ad Solem, 2008)

image: Eglise Sainte Thérèse, Genève / Suisse (2017)

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