Pierre-Marie de la Croix
Le Seigneur nous aime infiniment plus et infiniment mieux que nous ne le pensons. Vous avez voulu devenir meilleur et vous avez fait ce que vous avez pu. Eh bien! vous avez été exaucé, quoique ce ne soit pas de la manière que vous pensiez: une occasion providentielle vous est offerte. Vous voilà invité de façon pressante à une plus grande pureté d’intention, à une générosité plus gratuite, plus vraie, à une sortie de vous-même qui vous grandisse et vous libère, à une confiance en Dieu qui ne s’appuie nullement sur vos succès, mais sur Sa miséricorde. En permettant que vos efforts ne portent pas les fruits que votre amour-propre attendait (sans vous l’avoir dit) le Seigneur vous offre ces vertus encore meilleures que celles que vous désiriez.
Vous ne perdez pas au change. Pour les recevoir, il faut que vous continuiez à prendre des résolutions et vous efforcer de les tenir. Je vais risquer un paradoxe. Mais il y en a tellement dans la vie spirituelle! Je crois que l’avantage spirituel principal des bonnes résolutions, c’est qu’on ne peut pas les tenir et que notre amour-propre y prend un sérieux coup. C’est pourquoi il ne faut pass s’arrêter d’en prendre.
Donc, continuez. Pour l’amour de Dieu. Pour Son seul amour. Je ne serais pas étonné que cette fidélité humble et gratuite donne de meilleurs résultats sur le plan de la vertu elle-même. Mais, de toute façon, nous les aurons toutes, les vertus, quand viendra le Jour J. Et pour finir sur une note consolante, je vais vous dire un secret: votre vertu, au fond, ça lui est égal au Bon Dieu.
Ce qu’Il veut de vous, c’est votre coeur. Eh bien! Il l’a: Laissez-le Lui…
Pierre-Marie de la Croix, L’oraison du pauvre (Editions du Carmel, 2003)
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