Charles Journet
Ton âme est plus grande que le monde – XI
La nuit, la difficulté à prier, l’impossibilité imaginative de croire les mystères qui peuvent déferler comme de subtiles marées dans l’esprit, cela, à mes yeux, est un signe de l’appel à la contemplation beaucoup plus sûr que la douceur momentanée et fugitive qui peut traverser notre prière. Le vrai signe, c’est le besoin d’Absolu; la certitude que rien de ce qui n’est pas Dieu Lui-même ne pourra contenter le coeur; le besoin que vous sentirez toujours plus intensément de recourir à Lui pour qu’Il remplisse le coeur de ceux que vous aimez et les réenfanter en quelque sorte en Lui, à mesure qu’ils entrent aux prises avec les difficultés de la vie.
Bref, c’est un mot de sainte Catherine de Sienne: Ton âme est plus grande que le monde. Comment la nourrir d’autre chose que du mystère insondable de Dieu. Et Jean de la Croix: Nourris-toi plus de ce que tu ne comprends pas encore de Dieu que de ce que tu comprends déjà.
Charles Journet, Comme une flèche de feu – Lettres spirituelles (Ad Solem, 2008)
image: Eglise Sainte Thérèse, Genève / Suisse (2017)