Seigneur, apprends-nous à prier – 94

Pape François

Seigneur, apprends-nous à prier – LXXXXIV

Le Ressuscité vit dans le monde de Dieu, où il y a une place pour chacun, où se forme une nouvelle terre et où se construit la cité céleste, demeure définitive de l’homme. Nous ne pouvons imaginer cette transfiguration de notre corporéité mortelle, mais nous sommes sûrs qu’elle conservera nos visages reconnaissables et nous permettra de rester humains dans le ciel de Dieu. Elle nous permettra de participer, avec une émotion sublime, à l’exubérance infinie et heureuse de l’acte créateur de Dieu, dont nous vivrons directement les interminables aventures.

Quand Jésus parle du Royaume de Dieu, Il le décrit comme un repas de noces, comme une fête entre amis, comme le travail qui rend la maison parfaite: c’est la surprise qui rend la moisson plus riche que les semailles. Prendre au sérieux les paroles évangéliques sur le Royaume permet à notre sensibilité de jouir de l’amour actif et créatif de Dieu, et nous met en harmonie avec la destination inouïe de la vie que nous semons. Dans notre vieillesse, chers et chères personnes de mon âge – et je m’adresse aux vieux messieurs et aux vieilles dames – dans notre vieillesse l’importance de tant de détails dont la vie est faite – une caresse, un sourire, un geste, un travail apprécié, une surprise inattendue, une gaieté hospitalière, un lien fidèle – devient plus aigu. L’essentiel de la vie, qui à l’approche de notre départ, nous est le plus cher, nous apparaît définitivement clair. Cette sagesse de la vieillesse est le lieu de notre gestation qui illumine la vie des enfants, des jeunes, des adultes et de toute la communauté. Nous, vieux, devrions être cela: lumière pour les autres.

Toute notre vie apparaît comme une graine qui devra être enterrée pour que sa fleur et son fruit naissent. Elle naîtra, avec le reste du monde. Non sans affres, non sans douleur, mais elle naîtra: La femme qui enfante est dans la peine parce que son heure est arrivée. Mais, quand l’enfant est né, elle ne se souvient plus de sa souffrance, tout heureuse qu’un être humain soit venu au monde. Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine, mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira; et votre joie, personne ne vous l’enlèvera. En ce jour-là, vous ne me poserez plus de questions. Amen, amen, je vous le dis: ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. (Jn 16, 21-23).  Et la vie du corps ressuscité sera cent mille fois plus vivante que nous ne l’avons goûtée sur cette terre.

Que la Mère du Seigneur et notre Mère, qui nous a précédée au Paradis, nous rende la trépidation de l’attente car ce n’est pas une attente anesthésiée, ce n’est pas une attente ennuyée, non: Quand mon Seigneur viendra-t-il? Quand pourrai-je y aller? Un peu de peur, car je ne sais pas ce que ce passage veut dire et passer cette porte me fait un peu peur, mais il y a toujours la main du Seigneur qui vous porte vers l’avant, et à travers la porte, il y a la fête. Il nous attend, seulement un passage et puis la fête!

(fin)

Pape François, Catéchèse sur la vieillesse / extraits (w2.vatican.va)

image: Eglise Sainte Thérèse, Genève / Suisse (2014)

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