Ce Dieu inutile – 3

Charles Delhez

Ce Dieu inutile – III

Que l’on ne demande plus à quoi sert Dieu… Il ne sert à rien. Il n’est pas utile. Mais gardons-nous bien de perdre le sens de l’inutile et du gratuit! De grâce, que l’on préserve toujours en l’homme ce jardin de fête et de folie. Que personne jamais ne l’empêche de chanter seul dans un coin. Nous ne sommes pas faits pour être rentables, mais pour être heureux.

Le bonheur est ce qui ne s’achète pas, ce qui ne s’évalue pas, ce que l’on ne peut croiser sur des tableaux statistiques. Il est l’inattendu, l’incalculable, l’inespéré. Il jaillit comme une source au coeur du temps qui s’offre. Il danse comme la flamme qu’on ne se lasse pas de regarder. Il chante comme le vent. Il ne nous est pas dû et ne peut se conquérir. Il ne s’arrache ni ne s’obtient par la force. Mais Il s’accueille comme un cadeau. Il se reçoit comme une gerbe de fleurs et se déguste comme un plat de fête. Bien souvent, Il se présente lorsque rien ne le laissait prévoir. Il s’insinue au coeur du temps perdu et de la gratuité.

Il naît là où il y a place pour l’inutile et le superflu. Il est à l’image de Dieu.

Charles Delhez, Ce Dieu inutile (coll. Foi Vivante/Lumen Vitae & Fidélité, 1995)

image: Charles Delhez (cathobel.be)

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