Une étreinte de feu – 141 / Claudio Montale

Claudio Montale

Seigneur, en ce Vendredi Saint, je ne sais que Te dire, tant le Mystère de Ton amour atteint son point culminant, tout à coup, et que sa lumière, pour un temps, ne traverse pas encore mes ténèbres. Me voici seul, sans rien à T’offrir, qui ne soit déjà contenu dans Ton humanité et dans Ta divinité. Je ne puis rien, sinon m’abandonner à l’ombre qui recouvre la terre et déposer à Tes pieds cette plainte silencieuse de l’âme qui voudrait tant ressembler à la Tienne, et tant s’égare ou se disperse au gré des séductions, des tiédeurs, des certitudes, qu’il n’y subsistent que mon orgueil et ma cécité traversés pourtant, il est vrai, par les eaux de Ta grâce infinie. 

Alors, au pied de Ta Croix, comment puis-je Seigneur, T’exprimer combien je veux répondre à Ton amour, sinon en exposant à Ton inépuisable miséricorde, non seulement qui je suis aujourd’hui, non seulement mes amis et proches, mais aussi tous ceux que – dans les étroites limites de mon intelligence – je ne comprends pas, ceux que je désapprouve, ceux qui m’insupportent, ceux que je n’écoute ni ne regarde, ceux que je repousse ou méprise, ceux qui sont absents de mes prières?

Aussi, s’il Te plaît que, pour la gloire de Dieu je les aime, accorde-moi par Ton Esprit Saint l’humilité et le discernement nécessaires, afin de Te laisser les aimer suffisamment en moi-même, pour qu’au Jour de la Résurrection, Tu les présentes à notre Père, par mes mains et mes yeux si Tu le veux, avec la douceur, la joie et la ferveur de Ton propre coeur, par amour de Lui, de Ton Eglise, pour le salut de tous les hommes.

Claudio Montale, Prière du Vendredi Saint (prier.be)

image: Sainte Thérèse d’Avila (wydcentral.org)

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